Le sénat rejette le budget 2012 de l’enseignement supérieur

01Déc11

C’est une nouvelle qui devrait faire grand bruit : le sénat vient de rejeter ce midi le budget de la Mission interministérielle pour la recherche et l’enseignement supérieur, la Mires.

Alors qu’elle a plutôt le goût des discussions feutrées, la haute assemblée est depuis plusieurs semaines le théâtre d’une véritable guérilla contre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Dans un rapport au vitriol, Mme Dominique Gillot a mis le feu aux poudres il y a deux semaines en déplorant « une présentation confuse des moyens de l’enseignement supérieur et de la recherche dans le cadre du projet annuel de performances accompagnant le projet de loi de finances pour 2012, difficilement compatible avec les principes de sincérité budgétaire et de transparence de l’information à transmettre au Parlement ».

Le rapport spécial de Philippe Adnot au nom de la commission des finances allait même plus loin, en se livrant au bilan financier de l’ère Sarkozy pour l’université : « La promesse faite par le Président de la République, lors de sa campagne pour la dernière élection présidentielle, d’augmenter de 9 milliards d’euros le budget consacré à l’enseignement supérieur et à la recherche durant son mandat, n’est respecté qu’au prix de divers artifices de présentation. Le montant effectif des augmentations de moyens paraît plus proche de 5 milliards d’euros. » Et le sénateur d’enfoncer le clou : « une augmentation de seulement 0,1 point de PIB [est] donc sans impact significatif sur la croissance ».

Le ministre, Laurent Wauquiez a répliqué à la tribune que « les neuf milliards, ils y sont », en détaillant son propre chiffrage : 4,5 milliards de crédits budgétaires supplémentaires, 3,586 de crédit impôt recherche, 436 millions d’intérêts de l’Opération Campus et 732 millions des partenariats public-privé. Les explications n’ont visiblement pas convaincu les sénateurs qui n’ont pas adopté le projet de budget de la Mires.